Une rencontre avec Boogers
Running in the flame à consommer sans modération
Non, Boogers n'est pas un groupe, mais un chanteur, ou dirais-je un orfèvre en « musiquerie ».
Tel des bonbons achetés chez un artisan, chaque morceau de son dernier album varie entre des notes d'acidités et de sucrosités avec un bel équilibre.
Nous sommes dans le plaisir que seul un artisan plein de générosités peut faire partager.
Véritable star locale dans la ville de Tours, son dernier album Running in the flame nous a accompagné tout au long de l'été. Il nous livre quelques mots sur Caleluna.
Tu sais que nous avons été voisins à Tours.
Oui, dans le vieux Tours, pas très loin de la place du Grand Marché. On a d'ailleurs quelques amis en commun, je crois. J'ai tout appris dans cette ville. Je n'habite plus Tours depuis quelques années.
C'était la période Radio Beton.
J'écoutais comme toi, cette radio lorsque j'étais adolescent. Je jouais aux jeux que la radio proposait et je gagnais très souvent. Un lien s'est créé et petit à petit, j'y ai fait mon nid.
Par la suite, j'ai eu la chance de faire mon service militaire au sein de la radio en tant qu'objecteur de conscience.
J'y ai appris comment fonctionnait une radio, comment monter une scène, une sono, comment faire un festival. Ca été très formateur pour la suite.
Mais tu as commencé la musique bien avant.
Oui, j'ai commencé dans ma chambre lorsque j'étais adolescent, comme beaucoup. Je jouais, je m'enregistrais. Puis, on a déménagé intégralement ma chambre au sein d'un bar et j'ai commencé à jouer devant un public dans ma chambre !
Quelles étaient tes influences musicales à l'époque ?
Léni Kravitz, Telephone... Mais j'aime surtout le reggae des années 60. Cette musique est une belle revanche du tiers monde. Beaucoup de sons que l'on entend aujourd'hui viennent de la Jamaïque, comme les basses. Bob Marley reste pur moi une référence. D'ailleurs tous mes morceaux peuvent être joués dans un style reggae.
Comment travailles-tu aujourd'hui ?
Je n'ai pas l'impression de travailler, je fais ce que je faisais à l'âge de 12ans.
C'est une grande chance. Je compose de mon côté et lorsque c'est fini, je vais chez un ami pour arranger le tout.
Il y a beaucoup d'humour dans tes textes
Oui, j'ai été influencé dès le plus jeune âge par Fernand Renault, Smain ... Aujourd'hui, j'écoute François Rolin ou Gaspar Proust.
On te surnomme Biscotte, je crois.
J'aime beaucoup les vinyles, j'en ai beaucoup. Souvent, ils craquent d'où mon surnom Biscotte. J'espère d'ailleurs qu'un jour un album en vinyle de Boogers verra le jour.
Vidéo - Don't Want Me
Boogers sera en concert le 20 octobre, au Divan du Monde, à Paris.
Interview réalisée par Franck Taisset pour www.caleluna.fr