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Le Bal Paradoxal.
A propos de
"Durant la nuit précédant le premier dimanche de l'avent, se tenait le bal des Débutantes. Nous n'y avions pas nos entrées. Mais nous avons avec grand bonheur et moults ravissements plongé dans l'univers féerique du Bal paradoxal.
Il s'agissait deux ans après la nuit Burton de la deuxième édition de cette nuit "onirique et hors du temps" offerte aux "amoureux des costumes, de la fête et du merveilleux".
Pour offrir un cadre à la hauteur de cette parenthèse enchantée, l'équipe organisatrice et l'instigatrice ont transformé en clairière féérique les Salons Vianey situés quasi en face de l'institut médico-légal. Mais au Bal Paradoxal point de cadavres ou de morts-vivants.
D'étranges créatures, séduisantes ou effrayantes peuplaient ce monde parallèle joyeusement festif et transgressif placé sous le signe de la flore et de la faune. Sylphides, faunes, comtesses fleuries, dame aux coquelicots, sosies de Legolas ou de Gandalf, créatures graciles à la silhouette soulignée par des auras lumineux avaient déployé leurs plus étranges ou élégants atours dans une sorte de parade nuptiale débridée.
Pour accompagner cette bacchanale raffinée, bars et buffets servaient des délices qui brouillaient eux aussi les repères, mets dans la lignée de la gastronomie médiévale et cocktails aux couleurs chatoyantes inspirées par les saisons. Plusieurs studios photos immortalisaient les invités du bal et différents stands leur proposaient des accessoires pour d'autres métamorphoses.
L'ambiance oscillait aux frontières du merveilleux, de l'étrange et de la mythologie.
Ainsi quand je vis 3 amies complices tirer sur la fausse neige disposée ça et là sur les tables qui pour s'en faire une barbe qui pour s'en faire un bracelet, j'ai cru un instant contempler les Parques filant sous mes yeux.
Source de rêveries de dépaysement et d'émerveillement, ce bal était ponctué d'interludes artistiques, de la troublante danse du voile de la sirène aux percussions rythmés en passant par un ballet éclairé aux flambeaux.
Vers 4h du matin alors que l'aube hésitait à poindre, un maître de cérémonie ayant emprunté sa robe à Jessica Rabbit avec des facéties de dandy annonça uns des points d'orgue de la soirée : la délibération sur le concours de costume. La concurrence était féroce tant les beaux costumes rivalisaient les uns avec les autres. Pour distinguer l'un plutôt que l'autre, l'équipe comptabilisa les rubans. Chacun des participants se voyait en effet remettre à l'entrée un ruban de tulle qu'il devait offrir au porteur du costume qui le séduisait le plus. La grande gagnante en totalisait plus de 30, devançant d'une bonne longueur d'avance ses rivaux et rivales.
En cette veille d'entrée dans décembre c'est l'Esprit d'hiver un costume (voire un personnage) imaginé et réalisé par Nadège, reine des neiges venue de Grenoble pour l'occasion. Deux à trois mois de recherches puis de réalisation et le jour même près de 3 heures de préparatifs entre habillage, maquillage et "fignolage" de détails l'ont conduite au sacre.
Et du petit ours polaire à l'oiseau sur la branche en passant par les cristaux glacés une évidence s'imposait : il étincelait cet esprit de l'hiver.
Sous la "menace" d'être réquisitionné pour le rangement si l'on se trouvait dans la salle passé 5h, les troupes commencèrent à se clairsemer. Perruques et crinolines rentraient dans les sacs de voyage pendant que les cotons démaquillants faisaient leur oeuvre. Des dames échappés de ce rêve Cendrillons fantasmatiques aux chaussons chevillés au corps faisaient signe aux taxis. La valse de la banalité, le ballet aliénant de la morosité revenaient sur le devant de la Seine et dans un sillon de paillettes et de rêves persistants, presque déçus de revenir au monde, nous notions dans notre imaginaire carnet la date du prochain Bal paradoxal. "
Chronique de Nathalie Ruas
Mais encore
www.balparadoxal.com/