Rochelle Feinstein
In Anticipation of Women's History Month
A propos de
S'appuyant sur un vaste lexique pictural, Rochelle Feinstein emploie un éventail de styles et de médias, tels que la sérigraphie, la photographie, l'assemblage, des compositions graphiques hard-edge ou encore des créations expressionnistes.
Cette combinaison de processus et de gestes renvoie tant à l'historique qu'au vernaculaire, à la mythologie des avant-gardes artistiques ou à la culture populaire. Entre satire sociale et anecdotes autobiographiques, ses œuvres questionnent de manière acerbe le statut de l'artiste dans le champ de la peinture contemporaine aux Etats-Unis.
In Anticipation of Women's History Month est la première rétrospective retraçant ses 25 dernières années de travail. Cette exposition est réalisée en collaboration avec la Städtische Galerie im Lenbachhaus de Munich (7.6 – 18.9.2016), le kestnergesellschaft de Hanovre (3.12 – 12.2.2017) ainsi que le Bronx Museum of the Arts de New York (27.6 – 22.9.2018).
Rochelle Feinstein est née en 1947 à New York où elle vit et travaille. In Anticipation of Women's History Month est organisée par Fabrice Stroun et Tenzing Barshee.
2ème étage
Le 19 novembre 2002, Michael Jackson présenta son bébé à la foule, au-dessus du vide, depuis la fenêtre d'un hôtel berlinois. Trois jours plus tard, il déclara «J'ai fait une terrible erreur» (I Made A Terrible Mistake). Dans l'installation éponyme de Rochelle Feinstein, le Roi de la pop apparaît comme l'une des deux muses de l'artiste. La seconde étant Barry White, qui, de son côté, tentait de réparer ses erreurs de parcours en s'abandonnant à la sensualité. Les regrets ainsi que la nostalgie disparaissent alors face au plaisir immédiat. Barry White mourut à l'été 2003, alors que Rochelle Feinstein séjournait à Giverny en France. C'est là, dans le jardin artificiellement reproduit de Claude Monet, que la possibilité de retrouver cette grâce commença à prendre forme. Selon l'artiste : « les erreurs sont des allégories de la vie, qu'elles relèvent de nos icônes ou de notre sphère privée ».
En 2009, Rochelle Feinstein est contrainte de réunir dans un même espace deux dépôts distincts: « Mon studio était plein à craquer : de peinture et de tout un patrimoine matériel au potentiel inexploité ». Elle entame alors l'organisation de sa propre succession (The Estate of Rochelle F.). L'artiste recycle tout ce qui traine dans son atelier, créant ainsi un passé fabriqué de toutes pièces, transformant ainsi cette accumulation de rebuts en un corpus amené à être, peut-être, un jour réexploité.
3ème étage
Rochelle Feinstein travaille à partir de clichés et platitudes linguistiques : Having A Wonderful Time (1992) (« avoir du bon temps »), ou encore Love Your Work (1999-2000 / 2014) (« j'adoooore ton travail! ») en seraient des exemples. Cette utilisation du langage social de l'art se reflète dans sa pratique de l'abstraction. L'artiste use d'autant de clichés de l'histoire de l'art, telle que la « grille moderniste », que de factures illusionistes empruntées au domaine de l'illustration. Dans les deux cas, il s'agit d'user de lieux communs pour, subrepticement, atteindre le réel.
Ces systèmes de référence iconographiques s'appliquent également à des évènements domestiques et politiques, Travel Abroad (1999) ou Home Study (1999-2013) en seraient des exemples types. A chaque fois qu'il est question d'intimité, Rochelle Feinstein fait preuve d'autant d'ironie que de critique féministe engagée. Comme la peintre américaine Amy Sillman l'affirme: « Le monde a besoin d'être transformé, et Feinstein se charge de nous en donner le change».
Carte de visite
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