Peindre en plein air 1780–1870
Sur le motif
A propos de
À la croisée de la peinture et du dessin, ces études de petit format étaient généralement exécutées sur papier. Peintes rapidement sur le motif, elles avaient pour objectif d'exercer l'œil et la main à saisir les fugitifs effets de lumière et de couleur. Parfois terminées ultérieurement en atelier, elles n'étaient toutefois pas conçues comme des œuvres finies destinées à être exposées ou vendues et n'étaient connues que d'un cercle très restreint d'amis, de collègues ou d'élèves. Mais leur fraîcheur et leur immédiateté les rendent aujourd'hui souvent plus séduisantes que l'essentiel de l'œuvre officiel de ces mêmes artistes.
L'esquisse de plein air à l'huile, sur papier ou sur toile, fut adoptée par des artistes originaires de l'Europe entière, et au-delà. Le visiteur trouvera donc dans l'exposition des œuvres de Pierre-Henri de Valenciennes, Achille-Etna Michallon, Camille Corot, Rosa Bonheur, John Constable, Joseph Mallord William Turner, Christoffer Wilhelm Eckersberg, Johan Thomas Lundbye, Vilhelm Kyhn, Johann Martin von Rohden, Carl Blechen et bien d'autres encore. Le parcours n'est ni chronologique, ni organisé par écoles, mais se structure autour des motifs abordés : arbres, rochers, l'eau sous ses multiples formes, volcans, ciels, toits, Rome et la campagne romaine, Capri.
Une première section pose la question essentielle du sens : que veut dire « peindre en plein air » ? Évoquant la sensation née de la confrontation avec la nature, ces œuvres engagent également le visiteur à s'interroger sur les modalités pratiques du travail en extérieur. Les artistes avaient en effet à transporter le matériel nécessaire sur des trajets parfois fort longs pour atteindre des lieux reculés. Dans sa vue de Bozen, Coignet représente l'attirail requis du peintre de plein air – boîte de peinture, siège pliant, parasol – avec autant de soin que le grandiose paysage de montagnes.
L'arbre constitue, pour le peintre de paysage, un motif fondamental. On trouve dans cette section de minutieuses études d'arbres isolés ou en groupes, qui restituent fidèlement et dans les moindres détails l'écorce, les mousses, branches et racines, et plus encore les feuillages. Pionnier de la peinture de plein air, Simon Denis nous offre ainsi un gros plan sur un arbre que baigne une lumière dorée. Quelques décennies plus tard, l'artiste danois Janus La Cour livrait une méticuleuse étude d'un bosquet de vieux oliviers. L'inscription qui y figure, « Tivoli 18–30 avril » laisse penser qu'il revint sur le motif plusieurs jours de suite pour de brèves séances de travail, s'assurant ainsi de bénéficier des mêmes conditions de luminosité...
Carte de visite
Jusqu'au au 3 avril 2022
Fondation Custodia à Paris