A propos de
- Depuis deux mille ans, les communautés montagneuses d'une vaste région d'Asie du Sud-Est refusent obstinément leur intégration à l'État. Zomia : c'est le nom de cette zone d'insoumission qui n'apparaît sur aucune carte, où les fugitifs – environ 100 millions de personnes –, se sont réfugiés pour échapper au contrôle des gouvernements des plaines.
- Traités comme des « barbares » par les États qui cherchaient à les soumettre, ces peuples nomades ont mis en place des stratégies de résistance parfois surprenantes pour échapper à l'État, synonyme de travail forcé, d'impôt, de conscription. Privilégiant des modèles politiques d'auto-organisation comme alternative au Léviathan étatique, certains sont allés jusqu'à choisir d'abandonner l'écriture pour éviter la consignation, synonyme d'appropriation de leur mémoire et de leur identité.
- Poursuivant les intuitions et travaux de Pierre Clastres et Michel Foucault, l'auteur nous propose une étonnante contre-histoire de la modernité. Car Zomia met au défi les délimitations géographiques traditionnelles et les évidences politiques et pose des questions essentielles : que signifie la « civilisation » ? Que peut-on apprendre des peuples qui ont voulu y échapper ? Quelle est la nature des relations entre États, territoire, populations, frontières ?
- Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la disparition de la rebelle Zomia paraît inéluctable. Mais son histoire nous rappelle que la « civilisation » peut être synonyme d'oppression, et que le sens de l'histoire n'est pas aussi univoque qu'on le croit.
- James C. Scott est professeur de sciences politiques et d'anthropologie à l'université de Yale. Spécialiste de l'Asie du Sud-Est, il est notamment l'auteur de "La Domination et les arts de la résistance" (Amsterdam, 2009).
Carte de visite
- Auteur : James Scott.
- Editeur : Seuil.
- Date de parution : 14/02/2013
- Collection : Sciences Humaines.
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