"Au-dessous du volcan"
A propos de
- Malcolm Lowry, découvert en France par Maurice Nadeau et Max-Pol Fouchet, premiers fervents admirateurs d'Au-dessous du volcan, suivis de plusieurs générations de lecteurs, reste pour beaucoup l'auteur d'un unique roman, livre incandescent qui brûle des feux de l'enfer, de l'alcool, de la passion du Réel et des mots, et consume le protagoniste comme l'auteur. Consume et régénère à la fois : si l'auteur semble avoir dépensé toute son énergie créatrice dans l'écriture de son chef-d'oeuvre de sorte que, hormis quelques nouvelles dans des revues, tous les textes publiés ensuite le seront à titre posthume,
" Un chef-d'œuvre comme il n' en a pas dix par siècle " Paul Morelle, Le Monde.
" Une œuvre prodigieuse... On n'épuise pas cet ouvrage bouleversant. Il faut le lire et le relire afin d'en mieux pénétrer la signification et d'en mieux savourer les beautés " Maurice Nadeau.
Extrait
- "M Laruelle vida son verre. Il se leva et s'en fut au parapet... Ce qui était passé il y avait juste un an aujourd'hui lui paraissait déjà d'une autre ère. L'on eût cru que cela se perdrait comme une goutte d'eau dans les horreurs du présent. Il n'en allait pas de la sorte. Bien que toute tragédie fût en passe de perdre sens et réalité, il semblait encore permis de se rappeler les jours où une vie d'homme gardait quelque valeur, et n'était point une simple coquille dans un communiqué. Il alluma une cigarette. Loin à sa gauche, au nord-est, au-delà de la vallée et des contreforts en terrasse de la Sierra Madre orientale, les deux volcans, le Popocatepetl et l'Ixtaccihuatl, s'élevaient magnifiques et précis dans le soleil couchant. Plus proche, distant de quinze kilomètres peut-être et plus bas de niveau que la grande vallée, il discerna le village de Tomalin, niché derrière la jungle, d'où montait une mince écharpe bleue de fumée illicite : quelqu'un brûlait du bois pour faire du charbon. Devant lui, de l'autre côté de la grand-route américaine, s'étendaient des bosquets et des champs à travers lesquels ondulaient une rivière et la route d'Alcapacingo. La tour de guet d'une prison émergeait d'un bois entre la rivière et la route, qui se perdait ensuite là où les collines violettes d'un Paradis à la Doré dévalaient au lointain. En face dans la ville, les lumières de l'unique cinéma de Quauhnahuac, bâti à flanc de coteau et ressortant nettement, s'allumèrent, vacillèrent, se rallumèrent. « No se puede vivir sin amar » dit M Laruelle... Comme cet estupido l'avait inscrit sur ma maison..."
Carte de visite
- Auteur : Malcolm Lowry.
- Editeur : Gallimard.
- Date de parution : 16/03/1973.
- Collection : Folio, numéro 351.
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