Luxe
"Black and White". Jusqu'au 8 février.
- Black and White réunit YZ, JonOne et Nicolas Buffe. Venus d'univers différents et témoignant d'inspirations à la fois diverses par les références culturelles et proches par leur approche du passé, YZ, JonOne et Nicolas Buffe présentent pour cette exposition leurs œuvres où le noir et le blanc dominent. YZ JonOne et Nicolas Buffe nous font découvrir la diversité chromatique offerte par leur palette de couleur minimale – voire de non-couleur – dans des œuvres pleines de poésie et de finesse.
- Cette exposition apporte une part certaine de contrastes mais aussi de poésie. A l'acrylique sur toile, à l'encre noire sur papier de soie marouflé ou en inversant ce rapport du noir sur blanc par un travail à la craie sur fond noir, l'alliance du noir et du blanc permet à YZ, JonOne et Nicolas Buffe de créer des œuvres lumineuses.
- A travers une performance in situ lors du vernissage, Babou, Tanc et Benjamin Laading proposent trois interprétations graphiques du trait qui se font écho et viennent rythmer les œuvres de YZ, Nicolas Buffe et JonOne.
- Galerie Magda Danysz.
"Alejandro Cesaro. Secondary Revision". Jusqu'au 23 février.
- Le Plateau présente la première exposition personnelle à Paris d'Alejandro Cesarco, artiste uruguayen né en 1975, vivant et travaillant à New-York.
- Dans le cadre d'une démarche qui semble dessiner une forme d'autoportrait, Alejandro Cesarco s'intéresse à la traduction même des sentiments que l'on éprouve face au réel et ses œuvres, qu'il s'agisse de vidéos, de dessins, de photographies ou de compositions textuelles, abordent de façon récurrente et réflexive les problématiques de la narration, de la mémoire et du langage.
- Dans ce contexte, l'artiste revendique haut et fort ses affinités, n'hésitant pas à convoquer au sein même de ses œuvres certains de ses illustres prédécesseurs – de James Joyce à Roland Barthes, de Marguerite Duras à Jean-Luc Godard ... – qui ont comme lui travaillé dans cette perspective.
- L'exposition au Plateau est à ce titre exemplaire d'une forme d'appropriation qui se trouve ici poussée à l'extrême : elle intègre de fait un ensemble d'œuvres de Jack Pierson, de Louise Lawler et de Felix Gonzalez-Torres qui occupent une place primordiale au sein de la partition que nous joue Alejandro Cesarco.
- Secondary Revision : selon Freud, il s'agit de ce moment où nous parvenons à relier et donner un sens aux multiples images qui nous apparaissent en rêvant. Nul doute qu'est activé ici ce même principe de cristallisation – une seconde lecture, en somme – au regard des nombreuses sources qui s'imposent à l'artiste...
- Le Plateau.
"Sebastião Salgado". Jusqu'au 26 février.
- A l'occasion de l'exposition Genesis, présentée à la Maison Européenne de la Photographie, la galerie Polka propose une rétrospective de l'oeuvre de Sebastião Salgado.
- Le photographe, économiste de formation, porte un regard pénétrant sur les paradoxes du progrès. Chacune de ses photographies constitue aujourd'hui un document.
- Servies par une écriture photographique personnelle, qui s'appuie sur le noir et blanc, beaucoup de ses images sont devenues des icônes dont la beauté plastique est toujours enrichie de sens. L'ensemble parle, avec respect, de la juste place de l'homme dans la vie et la société.
- Menés avec rigueur sur le terrain, y compris dans les zones dangereuses, parfois difficiles d'accès, les travaux photographiques de Sebastião Salgado se succèdent, depuis presque quarante ans, telle une démonstration.
- Autres Amériques et Sahel, l'Homme en détresse (1986), La main de l'Homme et Workers (1993), Terra (1997) ou Exodes (2000) ont précédé le vaste projet Genesis exposé à Lausanne, Paris et Rio.
- Genesis est un portrait éclaté de la planète Terre où figure dans leur état originel la nature, les animaux et les êtres humains. Véritable plaidoyer pour que l'Homme retrouve, avant qu'il ne soit trop tard, l'équilibre fondateur qui le lie à l'univers et au vivant.
- L'exposition présentée à la galerie Polka a été construite pour suivre, en revisitant l'oeuvre de cet artiste humaniste, la démarche d'un témoin engagé qui a pour unique objectif de contribuer à "comprendre le monde".
- Galerie Polka.
Ivan Argote "Strengthlessness". Jusqu'au 1er Mars.
- Qu'à cela ne tienne, Argote ramollit les monuments, ridiculise les allégories, enfume les vitrines muséographiques, détourne les prompteurs, craque les codes militaires pour leur faire dire de la philosophie.
- D'insurrections fictives en manifestations sans casse, l'humeur puérile jamais découragée, Argote se charge de changer le monde, il a déjà recréé le big bang avec une bande de potes munis de lampes de poche. Méfiez-vous de ce tempérament rêveur ; cette naïveté est fausse, ce dilettantisme est probablement une stratégie révolutionnaire ; ce romantisme est, à n'en pas douter, transgressif.
- Galerie Perrotin.
"Sarkis". Jusqu'au 1er mars.
- C'est le hurlement aphone de la réinterprétation du Cri de Edvard Munch par Sarkis qui accueille le visiteur et donne le ton de cette exposition. Les quatre magistrales sculptures murales en néons et cuivre définissent par leurs intensités lumineuses les quatre mesures sonores principales : D'après Satantango de Béla Tarr (2013), la Scène en cuivre avec néons (2012), La colonne vertébrale du Retable d'Isenheim de Grunewald (2012) et À la limite de 120 cm (2012) .
- En accompagnement de cet arrangement, l'artiste dissémine à intervalles aléatoires quelques accords sensibles : les Ikones rythment en cadence les interprétations possibles, deux oeuvres au sol - After Ice Age (2013) et L' Attente (1969) se posent en contrepoint de l'accrochage mural, une série inédite de dessins Uruchi s'inspire de la technique de céramique japonaise des Kintsugi et prolonge l'expérience sur papier déchiré, les empreintes digitales blanches sur vitraux donnent à voir le doigté de l'artiste et celles de son maître verrier, et la vidéo Blanc sur noir jour et nuit (2007) se joue des propriétés physiques de l'aquarelle dans un bol d'eau tandis que Sarkis poursuit sa réflexion sur les possibilités de créations inhérentes au medium.
- Pour After Ice Age (2013), l'artiste dispose dans un présentoir métallique - comme un cabinet d'estampes, cinquante huiles sur papier. À l'instar de la série Aura D'après Vaudou où il laissait l'huile de la peinture s'accomplir librement hors du motif circonscrit par le pinceau, il s'inspire ici d'objets préhistoriques exposés pour Ice Age Art, arrival of the modern mind au British Museum en 2012. Avec D'après Satantango de Béla Tarr, certaines Ikones et une sélection d'oeuvres sur papier ; R1, R2, R3, R8, R10 et R11 où Sarkis travaille avec circonspection le blanc de titane ou le blanc de zinc comme il travaillerait une terre à labourer en sillons pour la préparer à la semence, il égrène sur la matière pure de la peinture des grains de riz - matériau alors inédit dans son travail.
- Galerie Nathalie Obadia.
"Alexander Gronsky". Jusqu'au 1er mars.
- Né à Tallinn en 1980, Alexander Gronsky se définit lui-même comme un photographe de "paysages". Il capte dans son objectif de grands espaces et s'intéresse aux effets de l'environnement sur les populations qui y résident.
- Son premier opus, Less Than One (2006-2009), faisait référence à la très faible densité de population dans les contrées reculées de l'ex-Union soviétique.
- Il poursuit sa réflexion avec The Edge (2008-2009), récompensé par le prix Foam Paul Huf en 2010 et présenté à la galerie Polka la même année. Dans cette série, il explore les étendues enneigées aux alentours de Moscou.
- Le travail d'Alexander Gronsky a la mystérieuse capacité de toujours raconter une histoire, celle de vies isolées et silencieuses, sans évoquer le drame. Ses jeux sur la perspective, son sens de la composition et sa maîtrise de la lumière rappellent les procédés traditionnels de la peinture contemplative. Dans cet univers statique, chaque objet, chaque sujet constitue un élément d'un paysage presque déshumanisé.
- Avec Pastoral (2008-2012), le photographe estonien part à la recherche d'un monde parfait dans lequel l'homme et la nature seraient en symbiose, et explore cette relation dans les banlieues de Moscou. "J'avais besoin de trouver un lieu qui n'appartienne ni à la nature, ni à l'humain : la périphérie urbaine, cette frontière entre l'habitat et le chaos. Des zones ni urbaines ni rurales. Des lieux sans dénomination."
- Dans ce nouvel opus, Alexander Gronsky montre la capacité des Moscovites à se transformer dès qu'ils quittent leur ville. Il donne, par là même, une nouvelle définition de l'univers champêtre : pique-niques au bord d'une rivière, rendez-vous amoureux, baignades aux abords de la mégalopole, séances de bronzage insolites. L'artiste tente de faire oublier dans ces scènes bucoliques l'ombre austère et menaçante des immeubles, du béton et des chantiers environnants. L'être humain ainsi photographié semble être déconnecté d'une réalité qui, sans cesse, est rappelée par l'arrière-plan, décor sombre de la ville voisine.
- Galerie Polka.