« STARWALKER »
La rencontre entre Jean-Benoît Dunckel (Air) et Barði Jóhannsson (Bang Gang, Lady & Bird) est un phénomène à ne pas éclipser. Leur album éponyme sera dans les bacs à partir du 1er avril 2016.
A propos de
Rare comme une collusion stellaire, la rencontre entre Jean-Benoît Dunckel (Air, Tomorrow's World, Darkel) et Barði Jóhannsson (Bang Gang, Lady & Bird) est un phénomène à ne pas éclipser.
On peut s'étonner de cette alchimie parfaite entre la moitié d'un duo français qui a su trouver une vision électro adéquate pour mettre fin aux années 90 le nouveau millénaire et un Islandais reconnu pour sa pop étincelante.
Pourtant, la formule gagnante de Starwalker n'est pas compliquée : "Notre approche était de ne nous poser aucune restriction" nous éclaire Barði. "Il n'y avait pas d'attente particulière, nous étions sur la même longueur d'onde. On voulait juste s'amuser et faire de la musique".
Après s'être rencontrés de façon plutôt moderne via un échange de mail initié par un ami commun, Barði et Jean-Benoit se sont retrouvés pour la première fois au studio Atlas de Air à Paris en 2013.
Jean-Benoit en décrit l'"incroyable esprit" qui y régnait alors, une atmosphère fertile, puisqu'ils y ont mis en capsule rapidement une poignée de chansons. Fidèle à leur sensibilité propre et au son qui leur est cher dans leurs discographies respectives, cette fusion a apporté une touche nouvelle à leurs compositions autant qu'à leurs textes. En 2014, l'EP Losers Can Win propulsait le duo franco-islandais vers une odyssée très spéciale, synthétique et organique, où ce goût pour la mélodie aérienne et hypnotique se mettait au service d'une quête spirituelle et interroger à deux voix l'univers sur les effets du karma sur le grand jeu de leur vie.
Noisey, Stereogum, Spin, et The Huffington Post ont succombé à cette "douceur" selon Culturebox/France Télévisions, qui serait même un "hymne pour les outsiders" d'après Rolling Stone. Quand les planètes se sont suffisamment alignées pour que leurs agendas coïncident à nouveau, ils ont enfin enregistré l'album au long cours de Starwalker. "Nous voulions donner à Starwalker une attention particulière", explique Barði. "Nous attendions le bon moment et c'est maintenant. Nous savions que c'était spécial car nous en parlions tout le temps".
On retrouve alors pour nous aider à supporter l'hiver, cet album qui résulte d'une collision entre deux personnalités singulières, conçu comme une traversée mouvante de leurs lubies musicales.
Disco-pop aux hooks imparables, drone caressante, rêveries électroniques, surréalistes et analogiques (Blue Hawaï) ou attaques psyché, glam et même kosmische (Demeter), la transition se fait toujours en douceur avec les voix de miel, transformées, épurées, des deux musiciens et même de choeurs d'enfants.
En ouverture, "Holidays", enregistré avec un choeur d'enfants islandais réconcilie la langueur de Bang Bang et l'innocence d'Astro le petit robot. Jean-Benoit s'est appliqué chaque jour à donner une élégance spéciale à cette gamme de sons si singuliers : "Nous avons travaillé dur pour le rendre funky et groovy" explique-t-il. "Quand on entend le mot 'Holidays", ça appelle des pensées agréables. On aime cet aspect car ça vous plonge dans une atmosphère romantique. On voulait revenir à quelque chose de bienveillant, de frais et charmant". On entend de nouveau le chœur d'enfants sur le délicat "Come And Stay" dont l'électro annonce l'arrivée de "Le Président" et son outro héroïque.
Le single "Blue Hawaii" est la rêverie synthétique dont on ne voudrait pas se réveiller, "Radio" se laisse contaminer par les seventies l'espace d'un rêve et "Demeter" est l'une des énigmes les plus renversantes de l'album, avec sa rythmique d'un autre espace-temps. "Au final, c'est de la pop" soutient tout de même Barði.
Starwalker est le nom qui sied parfaitement à leur esthétique : "Je suis surpris que personne n'ait choisi ce nom avant" remarque Jean-Benoit. "Ca décrit bien notre musique et cela fait référence au pays d'origine de Barði. Quand vous allez en Islande, c'est comme être sur une étoile. Sous vos pieds, c'est la chaleur et le feu." Ca palpite aussi côté cœur pour ce duo qui veut être la bouillotte de nos jours les plus tristes : "Nous voulons que les gens voient que le monde est plein d'amour et qu'il n'est pas si mauvais qu'on le pense parfois." conclut Jean-Benoit. "On peut se laisser aller en écoutant ce disque et faire quelque chose de relaxant" conseille même Jean-Benoît Dunckel. Bardi, lui, confie : "C'est un album très honnête et sans prétention. C'est là notre but, mais ce n'est que le début, nous allons continuer pendant un long moment" promet-il.
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