Arsenal "Furu"
- Créé le vendredi 25 juillet 2014 00:00
Projet multimédia mélangeant cinéma et musique, Furu représente un concept global: un disque accompagné d'un film.
- Arsenal sort un nouveau truc. Un disque, dirions-nous, pour éviter toute confusion. Et parce que l'expression projet multimédia paraît si cucul. En ce moment – c'est-à-dire quand ces lignes sont écrites, et non pas quand vous les lirez, sauf s'ils font exploser le budget – Hendrik Willemyns est au Japon pour un tournage cinématographique. Et pour devancer LA question : Arsenal va-t-il se lancer dans la production internationale ? Oui, Arsenal réalise régulièrement une chose ou l'autre à l'étranger. Et l'a toujours fait. Quand il a fallu chercher John Garcia, le chanteur de Kyuss, dans son désert ou Mario Vitalino Dos Santos dans sa favela, parcourir le monde pour dénicher des sites pour les livres favoris, un apport étranger a toujours été importé/injecté dans l'œuvre d'Arsenal... En image, dans le récit et certainement dans les voix.
- Cette fois, ils viennent en l'occurrence d'Irlande (Gavin Friday de Virgin Prunes !), d'Amérique (Shawn Smith de Brad ! Johnny Whitney de The Blood Brothers ! Doseone !), d'Angleterre (Tim Bruzon de Wave Machines ! Post War Years !), du Danemark (Lydmor !). Des noms qu'ils n'ont pas choisi pour le point d'exclamation à l'arrière mais parce que leur voix est celle qu'Arsenal cherchait pour FURU. Oui, c'est le nom du nouveau disque-avec-film. Et plus tard du film-avec-musique, lorsqu'ils partiront en tournée, après la première au Festival du film de Gand, montrer la version de 70 minutes dans différents théâtres. Et présenter le film en live. L'album et plus encore.
Furu est un pin sylvestre en norvégien. En japonais, le mot a deux significations : 1. Tomber 2. Éconduire un amant.
- Nous revoilà donc quand même au Japon. C'est là que Willemyns et John Roan ont cherché les traces de Murakami pour le programme Canvas « Paper Trails ». Willemyns voulait en quelque sorte prolonger Paper Trails, mais cette fois autour de la musique. Ils y ont découvert des punks chinois en quête d'instruments d'occasion, des D.J. radio du Groenland avec un seul auditeur, des artistes techno nigérians sans électricité... Ces rencontres improbables ont déclenché l'écriture de récits de fiction où la musique surgit à chaque fois comme une force des ténèbres. La musique qui contraint les filles à se prostituer, à pousser quelqu'un par la fenêtre, qui fait des hommes des losers – beaucoup plus intéressant que la musique qui relie.
- Des histoires à forte dose de « what the fuck », surtout celle sur ce D.J. japonais qui reste éveillé chaque nuit en voyant par la fenêtre son ex-petite amie se noyer. C'est le couple type de la nouvelle biosphère, le moodboard du disque, the Mothership. Sur les mauvais choix qui reviennent vous hanter. Sous la forme de danseurs rituels avec masques et ramure, Shishi Odori. Des percussions traditionnelles qui flottent sur les sons graves. Des rythmes qui vous mettent sens dessus dessous. Un aquarium qui s'allume. Des drogues à base de poisson qui paralysent. L'ultime 4track-tape. Dance Dance Dance. Mais vous pouvez bouger.
Devenir quelque chose d'autre. Vivre en faisant des mauvais choix. Ou les corriger et mourir. Sauter pour mieux émerger. Chute libre, fuite en avant. Mélancolie et euphorie.
Vidéo.
Mais encore